Le succès d’une transplantation rénale pourrait être une question d’âge et de sexe… C’est ce que révèle une étude réalisée par une équipe de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) en collaboration avec le Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM). Les chercheurs ont analysé les dossiers de 160 000 receveurs de transplantation rénale issus de la base de données du registre scientifique des receveurs d’organes pour évaluer les chances de succès de la transplantation en fonction de l’âge et du sexe du receveur et du donneur. Ils ont ainsi constaté que chez les jeunes femmes (15-24 ans), les greffes rénales ont de moins bons résultats que chez leurs homologues masculins. Tandis que les femmes ménopausées auraient, elles, des résultats similaires ou légèrement meilleurs que les hommes du même âge.
Ces résultats soulèvent de nouvelles questions sur l’effet des hormones sexuelles sur le système immunitaire notamment chez les receveurs de greffe. Sachant que l’œstrogène a tendance à activer le système immunitaire, alors que la testostérone a tendance à le réprimer. Or, le taux d’œstrogène chez les jeunes femmes (15-24 ans) est à son niveau le plus élevé. Le fait qu’elles présentent un risque de rejet plus important que les patients des autres groupes suggère donc un rôle potentiel de cette hormone. Autre possibilité selon les auteurs : les hormones sexuelles influencent le mode d’action des traitements antirejet, les rendant moins efficaces chez les femmes que les chez hommes.

Lepeytre F, Dahhou M, Zhang X Association of Sex with Risk of Kidney Graft Failure Differs by Age. J Am Soc Nephrol. 2017 Oct;28(10):3014-3023.