Premier cancer masculin, le cancer de la prostate touche des sujets relativement jeunes, à partir de 40 ans. L’ablation de la prostate dans le cadre du traitement entraîne chez la majorité des patients des lésions irréversibles de nerfs et de l’artère pudendale, provoquant une incontinence urinaire et des dysfonctions érectiles. Une étude menée par une équipe de l’Inserm a montré que l’injection de cellules souches pourrait réduire les effets indésirables liés à cette intervention.

Les chercheurs ont mis au point une technique permettant de simuler les effets d’une prostatectomie chez le rat, en générant les lésions occasionnées par cette intervention chez l’homme. Ils ont ensuite injecté aux animaux des cellules souches mésenchymateuses d’origine humaine au niveau de leur pénis et de leur sphincter urinaire. Les animaux ayant reçu les cellules ont récupéré plus de la moitié des capacités urinaires et érectiles perdues après l’intervention. Ils ont en outre constaté une production de facteurs biologiques favorables à la régénération du microenvironnement, émanant non seulement des cellules souches injectées, mais également des cellules des animaux.

Les cellules souches interviendraient donc assez peu, et de façon très brève dans la régénération des tissus lésés, en produisant des molécules qui stimulent l’ensemble du microenvironnement, en s’adaptant au type de tissus, pour favoriser sa régénération et son entretien. À terme, l’étude des effets des cellules souches sur le sphincter et le pénis permettrait d’identifier les facteurs facilitant la régénération de ces tissus et peut être de proposer des médicaments ciblés.

 

Yiou et coll. Delivery of Human Mesenchymal Adipose‐Derived Stem Cells Restores Multiple Urological Dysfunctions in a Rat Model Mimicking Radical Prostatectomy Damages through Tissue‐ Specific Paracrine Mechanisms. Stem Cells, édition en ligne du 6 octobre 2015