Une équipe INSERM du CHU de Rouen travaille depuis 20 ans sur le syndrome de Li-Fraumeni. Il s’agit d’une affection rare qui prédispose génétiquement les patients à plusieurs tumeurs, dont les corticosurrénalomes. Généralement, les sujets développent un sarcome ou un cancer avant l’âge de 45 ans.

Ce syndrome est provoqué par une ou plusieurs mutations dans le gène TP53 (codant pour la protéine p53), suppresseur de tumeur. Ces mutations sont généralement transmises par l’un des deux parents. Dans leur étude, les chercheurs ont analysé le gène TP53 chez 1700 familles et ont identifié des mutations chez 214 d’entre elles, soit 415 personnes. Ainsi, deux niveaux de gravité de la maladie ont été mis en évidence : une forme extrêmement sévère et une autre moins sévère. Les chercheurs ont pu établir un lien entre les mutations observées et le niveau de gravité du syndrome.

« Les formes pédiatriques les plus sévères sont caractérisées par des mutations appelées faux sens à effet transdominant négatif. Avec ces mutations, la protéine p53 altérée empêche la protéine saine produite à partir du second allèle de fonctionner. D’autres mutations, appelées nulles, inactivent juste la fonction de la protéine mutée. Elles sont associées aux formes moins sévères. Enfin, il existe des mutations particulièrement prédictives des corticosurrénalomes » explique Thierry Frébourg, co-auteur de l’étude.

Ces recherches permettront probablement d’adapter les traitements en fonction du niveau de sévérité du syndrome.

Source : G. Bougeard, T. Frébourg et coll. Revisiting Li-Fraumeni Syndrome From TP53 Mutation Carriers. J Clin Oncol, 2015.