À l’heure actuelle, le marché des outils numériques utilisables en santé est en constante expansion. Pour aider les acteurs de santé à s’y retrouver et contribuer à une meilleure intégration de ces outils dans le secteur sanitaire et médico-social, la Haute Autorité de Santé vient d’élaborer un système de classification. Elle compte au total, 11 types de solutions numériques classés en 4 niveaux (A, B, C, D), selon leur finalité d’usage, leur capacité à proposer une réponse personnalisée et leur autonomie c’est-à-dire leur capacité à agir avec ou sans intervention humaine, dans la décision.

  • Niveau A : Services support aux patients, aux aidants ou aux professionnels dans le cadre de soins ou d’optimisation du parcours de soins ou de gestion médico/socio-administrative sans action directe sur la santé des patients : dossier médical partagé (DMP), logiciel de prise de rendez-vous en ligne, application de géolocalisation à des fins de santé publique…
  • Niveau B : Information générale de l’utilisateur non personnalisée sur les conditions de vie, les règles hygiéno-diététiques, les pathologies/handicaps ou tout état de santé (au sens large du terme), les parcours de santé, de soins ou de vie, etc. Fournit également des supports ou outils de formation aux professionnels de santé.
  • Niveau C : Aide à la vie, à la prévention, au dépistage, au diagnostic, à l’observance, à la surveillance ou au traitement d’une pathologie, d’un état de santé ou dans le cadre d’une situation de handicap, sans autonomie de la solution numérique dans la gestion de la décision thérapeutique. Ce niveau comporte, à lui seul, 8 catégories selon les diverses fonctionnalités des solutions de ce niveau. Quelques exemples concrets : application d’audiodescription pour les non-voyants ; application permettant à des personnes en situation de handicap de solliciter une assistance pour résoudre un problème ponctuel auprès d’aidants bénévoles connectés ; système de télésurveillance qui permet à un professionnel de santé d’interpréter et gérer à distance les données du patient; bracelet connecté d’alerte des secours pour les personnes âgées, outil de prédiction de période d’ovulation ; solution de gamification appliquées au traitement des pathologies psychiatriques ; tensiomètre de poignet connecté au téléphone portable du patient, logiciel associé à une bande thoracique pour détecter les pauses respiratoires afin de diagnostiquer une apnée du sommeil…
  • Niveau D : Gestion autonome de la décision après analyse des données et diagnostic afin d’ajuster automatiquement, le traitement à administrer, sans intervention humaine : par exemple système qui analyse les données issues d’un moniteur de glucose en continu utilisé par un patient diabétique et qui va automatiquement ajuster le débit basal ou administrer une dose bolus sans que le patient intervienne (pancréas artificiel) ; défibrillateur cardiaque implanté avec une solution de télésurveillance qui analyse les données issues d’un moniteur cardiaque, délivre un choc en cas d’arrêt cardiaque et peut transmettre les alertes au professionnel qui suit le patient…

Au niveau national et européen, le cadre du numérique se construit, notamment sur les questions d’autonomie et d’intelligence artificielle. Ce système de grille pourrait, in fine, contribuer à une intégration des solutions numériques dans le système de santé, dans ses dimensions sanitaires et médico-sociales.