Des chercheurs suisses ont réalisé une étude afin d’évaluer la possibilité de réduire le recours aux antibiotiques dans le traitement ambulatoire des infections urinaires basses non compliquées. Ils ont ainsi comparé ce mode de prise en charge à un traitement symptomatique par anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS).
Sur les 253 femmes randomisée dans cette étude en double aveugle, plus de la moitié d’entre elles ont été traitées par AINS (diclofénac) tandis que les autres ont reçu de la norfloxacine.
Résultats : 54% des femmes sous diclofénac et 80% de celles sous antibiotiques ont vu leurs symptômes disparaitre après trois jours. La durée médiane de résolution des symptômes a été de 4 jours dans le groupe AINS vs 2 jours dans le groupe antibiotique, soit moitié moins ! De plus, 62% des femmes du groupe diclofénac ont du avoir recours à des antibiotiques dans le mois suivant et six de ces patientes (versus 0) ont du faire face à un diagnostic de pyélonéphrite. Conclusion : l’utilisation des AINS pour soigner une infection urinaire basse non compliquée réduit les chances de rémission rapide et augmente le risque de pyélonéphrite par rapport au traitement antibiotique. Pour une fois, le célèbre slogan sur l’utilisation des antibiotiques pourrait être contourné… En cas d’infection urinaire basse non compliquée, les antibiotiques pourraient donc devenir automatique.

Kronenberg A, Bütikofer L, Odutayo A, et al. Symptomatic treatment of uncomplicated lower urinary tract infections in the ambulatory setting: randomised, double blind trial. BMJ. 2017 ;359:j4784. doi: 10.1136/bmj.j4784.