En France, le dépistage du cancer de la prostate notamment par le biais d’un dosage sanguin du taux de PSA reste controversé. Et, les résultats d’une nouvelle étude britannique ne vont pas améliorer la perception de ce test de dépistage. En effet, selon les chercheurs, il ne permettrait pas de diminuer la mortalité et serait même à l’origine de dommages physiques chez les hommes.

Les chercheurs des universités britanniques de Bristol et d’Oxford ont réalisé une étude afin d’évaluer l’effet d’une intervention de dépistage par test du PSA et celui d’une voie diagnostique normalisée sur la mortalité spécifique d’un cancer de la prostate.

L’essai randomisé a inclus 419 582 hommes (de 50 à 69 ans) qui ne présentaient aucun symptôme de maladie prostatique au début de l’étude ; le suivi a duré 10 ans. Les chercheurs ont divisé les volontaires en deux groupes :

le groupe 1 (46,32% des volontaires) qui se sont vu proposer de réaliser un test sanguin du PSA,
le groupe 2 (53,68 %) qui pouvaient choisir de l’effectuer ou pas mais sans que le test leur soit proposé.

Au final, il n’y avait pas de différence significative entre le fait de pratiquer une seule intervention de dépistage du PSA par rapport à la pratique standard c’est-à-dire sans dépistage au niveau de la mortalité par cancer de la prostate après un suivi médian de 10 ans. Toutefois, la détection des cas de cancer de la prostate à faible risque augmentait. En effet, dans le groupe 1, les scientifiques britanniques ont dénombré 8 054 cas de cancers de la prostate, soit 4,3% et 3,6 % dans le deuxième groupe. À noter, les deux groupes ont montrés le même nombre de décès par cancer de la prostate.

Bien qu’un suivi à plus long terme soit en cours, les premiers résultats n’appuient pas les tests de PSA individuels pour le dépistage basé sur cette population.

Martin RM, Donovan JL, Turner EL et al. Effect of a Low-Intensity PSA-Based Screening Intervention on Prostate Cancer Mortality, The CAP Randomized Clinical Trial. JAMA 6 mars 2018